On dirait le sud

On dirait le sud

En 2021-2022, le Cirtef a initié avec l’aide de ses partenaires l’OIF et l’UNESCO une série de formations sous l’intitulé « ON DIRAIT LE SUD ».
Ces formations, adressées à 46 réalisateurs et journalistes du Sud issus de 10 organismes membres du CIRTEF, avaient pour but l’apprentissage ou le perfectionnement dans les domaines de l’écriture, de la réalisation et de la postproduction de productions documentaires pour le linéaire et le non-linéaire et ce, avec des moyens techniques « légers » dont le smartphone.

Ces formations ont pu être réalisées grâce à un financement de l’UNESCO d’un montant de 35.000 dollars US et un financement de 10.000 euros accordé par l’OIF. Elles se sont données « en ligne » et à distance. Nous étions en pleine épidémie de COVID 19.

Qu’ils aient été volontaires ou désignés d’office, tous les participants ont montré une forte adhésion au projet et exposé les difficultés rencontrées au sein de leur organisme pour réaliser des productions qui feraient sens. Nombre d’entre eux s’étaient résignés à limiter leurs ambitions à un travail de routine peu créatif et ont décidé, à la faveur de cette formation, de reprendre leur sort en mains, malgré les difficultés qu’ils ont eu à surmonter…non seulement en interne pour imposer de nouvelles méthodes de travail, mais aussi à titre individuel pour adopter une vision nouvelle de leur travail.

A cet égard, l’émulation et l’échange culturel rendu possible par la mixité des groupes (composés de stagiaires originaires de pays différents) se sont avérés à la fois riches et durables, tant et si bien que les relations se poursuivent encore actuellement entre participants issus de pays différents. Au sein-même des organismes, les participants ont aussi créé un réseau de coworking très prometteur.

La formation a donc porté ses fruits à long terme car elle s’est ancrée dans une expérience partagée qui a créé des liens solides et un véritable réseau professionnel international. Confrontés à des niveaux de compétences très divers d’un pays à l’autre mais aussi au sein des équipes constituées dans chaque pays, les formateurs ont dû adapter leur méthodologie. En fonction des besoins émis ou des faiblesses identifiées, des ateliers en sous-groupes de travail ont été mis en place aussi souvent que nécessaire. Il y a eu, en effet, beaucoup de fierté, chez chacun, à faire découvrir son pays dans ses dimensions sociales, économiques et culturelle, à travers les récits proposés.

Pour mettre à profit les 4 formations dispensées en 5 jours consécutifs chacune, cette attitude constructive née au sein des groupes réunis en présentiel (tout en respectant les mesures de distanciation et de port du masque) s’est avérée un atout majeur, particulièrement dans le contexte d’une formation à distance. Isolés chez eux, pour certains, pour cause de télétravail obligatoire dans le cadre des mesures Covid, plusieurs stagiaires ont éprouvé davantage de difficultés.

En ce qui concerne la formation à distance, l’outil informatique performant que constitue la plateforme Whereby et l’utilisation de Telegram pour transmettre les résultats des exercices pratiques réalisés en cours de formation, ont permis de créer un environnement efficace pour gérer au mieux cette formation prévue initialement in situ.
Les nécessaires initiations à ces outils ont pris un temps qui n’était pas prévu dans la formation mais elles y ont participé, démontrant l’aide substantielle que constitue l’innovation technologique quand elle est au service du bien commun, démontrant aussi et surtout le caractère accessible de ces outils aux pays du Sud, pour peu que les connexions internet soient fiables. Et c’est là, une des difficultés majeures rencontrée.

Chaque stagiaire a reçu des tutoriels réalisés par le CIRTEF étayés et liés aux formations et ateliers dispensés :

  • Tutoriel 1 : LE DOCUMENTAIRE QU’EST-CE QUE C’EST ?
  • Tutoriel 1 : LA REALISATION AVEC UN SMARTPHONE
  • Tutoriel 3 : L’INTERVIEW- LA DEONTOLOGIE JOURNALISTIQUE
  • Tutoriel 4 : L’ECRITURE DU SCENARIO
  • Tutoriel 5 : LE TOURNAGE
  • Tutoriel 6 : LA POSTPRODUCTION 

A l’issue de ces formations, un certain nombre de journalistes-réalisateurs ont mis en pratique les enseignements qu’ils avaient reçus et tenté de réaliser des documentaires sur les 17 OBJECTIFS DE DEVELOPPEMENT DURABLE proposés par l’ONU.

D’entrée de jeu, l’équipe de formateurs a choisi de proposer une approche journalistique constructive, celle qui prend en compte l’état des lieux alarmant d’une situation, donne la parole à ceux qui en ont pris conscience et qui s’emploient à trouver des pistes pour y remédier. Cette approche a eu des effets libératoires. Convoqués ou invités à suivre cette formation à l’écriture documentaire, les stagiaires partageaient pour la plupart une crainte, celle de devoir montrer les maux qui rongent leur pays et, du même coup, le déconsidérer à leurs propres yeux sur la scène internationale. L’approche constructive préconisée a permis de rassurer les stagiaires quant à l’exercice de leur esprit critique et à leur liberté d’expression. Au-delà des faits alarmants que les documentaires évoquent, ce sont des solutions ou des ébauches de solutions qui sont mises en avant. De quoi justifier plus aisément l’exposition d’un tableau, généralement catastrophique, de départ puisqu’il indique une situation initiale qui peut se débloquer, comme le montre la suite des récits.

Le CIRTEF a offert aussi à tous les organismes qui participaient un KIT « SMARTPHONE » neuf (smartphone- trépieds-micros-câblage…etc…) pour permettre aux réalisateurs de tourner et de monter leurs productions avec des moyens légers. L’écriture, les repérages, les tournages et la postproduction de ces documentaires ont été accompagnés et encadrés par le CIRTEF et ses CRPF. La plupart des documentaires ont rencontré bon nombre d’obstacles en cours de réalisation non imputables au CIRTEF.

Aujourd’hui six (6) documentaires sont finalisés et sont mis à la disposition de des organismes membres du CIRTEF qui en formuleront la demande. Il s’agit de :

Productions "On dirait le sud"